A l’origine du projet, la compagnie du Halo a été sollicitée par le service Politique de la ville de Clermont-Ferrand pour présenter sur la place de Jaude, une forme théâtrale mettant à l’honneur Hélène Brion, marraine 2014 de la semaine internationale des droits des femmes (mars 2014).
Nous ne disposions que de peu d’éléments sur la vie de cette femme institutrice, féministe et syndicaliste qui a été traduite devant le 1er conseil de guerre en 1918 pour propos défaitistes.
En attendant les autorisations des archives nationales, mon travail d’écriture s’est donc centré sur quelques informations glanées sur la toile et de quelques articles du journal le matin qui retraçaient, non sans un certain parti pris pour l’accusation, les moments phares du procès.
Le travail entrepris en octobre avec les autorisations des archives nationales m’a permis de prendre connaissance de différentes correspondances liées à son activité syndicaliste.
Puis j’ai parcouru son ambitieux travail d’encyclopédie féministe de plus de 40 volumes, écrits à la main ou constitués d’articles de journaux.
J’ai eu accès également à des articles de divers journaux, traitant de son arrestation et de son procès. Enfin, après plusieurs jours, j’ai découvert sur microfilm la quasi-totalité des minutes du procès qui s’est déroulé du 21 au 25 mars 1918.
Dans ce nouveau travail d’écriture, J’ai tâché de restituer les caractères principaux des protagonistes (Hélène Brion, Gaston Moufflard, leurs avocats, les juges et le commissaire du gouvernement), de faire vire des personnages absents de la première version (Maître Dyvrande, avocate de Gaston Moufflard est une des premières femmes avocates), de conserver les tensions entre l’accusation et la défense ou entre les juges et la défense. J’ai essayé de garder le contenu des nombreuses interventions d’Hélène Brion.
Une image d’archive montre bien le caractère spectaculaire de ce procès avec des personnages hauts en couleur, des répliques cinglantes et des tensions palpables.
Tous ces personnages sont interprétés par des élèves comédiens du Conservatoire de Clermont-Ferrand.
Christophe Hurelle